La transition écologique du BTP | portrait de l’association Permabita
Actualités Transition écologique

Cap sur l’éco-construction et la rénovation avec Permabita. Entretien avec Loïc Frayssinet, président de l'association et référent ressources locales et partenariats pour les EcoBatissonS, mené par Anne-Claire Bel, directrice des Compagnons Bâtisseurs Provence et vice-présidente déléguée en charge de la transition écologique au sein de la Chambre régionale.


AC.B : « Loïc, peux-tu me présenter l’objet que poursuit ton association ? »

L.F : « Permabita est une association vouée à devenir une coopérative, qui entend faire l’inventaire des ressources locales (varoises) pouvant servir à la rénovation et à la construction, identifier les acteurs qui les transforment ou seraient susceptibles de pouvoir les transformer pour ensuite favoriser leur développement. L’association a un rôle d’animation puisqu’il s’agit de rencontrer les acteurs de différentes filières de matière naturelle comme le bois, la lavande ou encore le liège pour ensuite jouer le rôle d’intermédiaire entre les différents professionnels et faciliter leur transformation. »

AC.B : « Je crois savoir que cette première phase de recensement est déjà bien entamée, et qu’un projet est en cours »

L.F : « Tout à fait. Nous avons bénéficié d’un financement LEADER pour la partie diagnostic. Une plateforme est déjà en cours de développement. Nous recherchons actuellement des locaux. Il va s’agir d’un magasin de matériaux locaux qui permettra de développer ce type de démarche. Elle permettra d’accueillir à la fois leur stockage et de réaliser leur transformation. Des tests pour la caractérisation des matériaux seront réalisés et des formations proposées aux particuliers comme aux professionnels. Un programme pourra être établi selon les besoins. Il sera fait appel aux professionnels du réseau pour former d’autres professionnels. Les prix des ressources commercialisées seront transparents (fixés en fonction des temps de débardage, sciage, bucheronnage et bien sûr du temps de transformation). »

AC.B : « Il s’agit d’un projet ambitieux qui pourra servir de modèle à d’autres départements assez rapidement. Avez-vous pensé à ce changement d’échelle ? »

L.F : « Le projet devrait effectivement être effectif courant 2023. En termes de changement d’échelle, après avoir touché les particuliers, se mettre en lien avec des collectivités pourraient être une piste intéressante pour les accompagner dans un changement de pratique. Néanmoins, on sait bien que leurs contraintes assurantielles sont plus complexes ».
 
AC.B : « Pourquoi vouloir changer de forme juridique ? »

L.F : « La création d’une société coopérative d’intérêt collectif permettra une répartition équitable des bénéfices. La constitution des capitaux est en cours. Nous avons eu un échange avec l’ADEME pour financer une étude sur le modèle économique de la coopérative. »

AC.B : « Dernière question. Sachant que vous travaillez en particulier avec le bois, que pourrais-tu dire pour convaincre les sceptiques sur le bien-fondé d’utiliser ce type de matériaux ? »

L.F : « Le bois tout d’abord est une ressource renouvelable, peu polluante. Elle stocke le carbone donc participe à limiter le réchauffement climatique. Le bois peut être décliné sous différentes formes : il peut être utilisé en construction pour la création d’ossature bois, la mise en œuvre de poutres intérieures, il peut servir comme parement intérieur ou extérieur, comme matière premier pour la conception de parquet ou encore comme isolant. Enfin, c’est un matériau qui ne va pas forcément à l'encontre des règles d’urbanisme car il peut être utilisé en structure uniquement, puis recouvert d'un enduit, pour conserver un aspect "traditionnel". Construction bois n'implique pas "chalet" ! ».

AC.B : « Merci Loïc pour le temps que tu m’as accordé et n’hésites pas à nous communiquer ton actualité pour la partager. »