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Créés en 1989 pour compenser le non-accès des moins de 25 ans au RMI, les fonds d'aide aux jeunes sont l'objet d'une étude de la Drees. La répartition des aides accordées par les FAJ met en évidence la situation de grande précarité des jeunes concernés. Ainsi, 51% des aides attribuées répondent à des besoins alimentaires.

La direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) des ministères sociaux publie les résultats d'une étude sur les fonds d'aide aux jeunes (FAJ) en 2015. Créés en 1989 pour compenser le non-accès des moins de 25 ans au RMI, les FAJ constituent une aide de dernier recours pour lutter contre l'exclusion des jeunes connaissant des difficultés d'insertion sociale ou professionnelle, l'objectif étant de sécuriser les parcours d'insertion en tenant compte des situations d'urgence.
 
  • Un écart de un à seize entre départements
Les FAJ sont gérés par les départements, qui assurent aussi l'essentiel du financement, au demeurant assez modeste (41 millions de budget total en 2015, pour 36 millions d'euros effectivement dépensés sur l'année). L'étude montre ainsi que les départements apportent en moyenne 84% des ressources des fonds, mais avec des écarts géographiques importants. La moyenne des budgets des FAJ est en effet de 410.000 euros, dans une fourchette allant de 25.000 euros à presque trois millions d'euros, soit un rapport de 1 à 120... De même, si on rapporte cet effort à la population des 16-25 ans dans le département, l'écart va d'un euro par jeune dans le Val-d'Oise à seize euros dans les Vosges. 

Au-delà des aides individuelles, les FAJ financent également des actions collectives (promotion de la formation professionnelle, stages de préparation au permis de conduire...) et des organismes oeuvrant pour les jeunes (missions locales, foyers de jeunes travailleurs...). Ces financements représentent en moyenne 25% de leur budget. 

Les aides individuelles continuent toutefois de représenter 70% des dépenses des FAJ, même si leur part tend à diminuer légèrement depuis 2013. Un département sur cinq consacre même la totalité du fonds à ces aides individuelles. Enfin, les frais de gestion représentent seulement 5% du budget des fonds.

En 2015, 90.600 jeunes ont bénéficié d'un total de 137.000 aides individuelles des FAJ. Ces deux chiffres affichent une baisse de 7% par rapport à 2013. En moyenne, chaque jeune concerné a perçu 1,5 aide. 

Les missions locales, chargées de l'accompagnement des 16-25 ans dans leur insertion sociale et professionnelle, assurent 75% de l'instruction des demandes d'aides individuelles, qui doivent être appuyées par un travailleur social. Les autres instructeurs sont les services départementaux (14%), les centres communaux d'action sociale (4%) et, dans une moindre mesure, d'autres structures comme les foyers de jeunes travailleurs, les clubs de prévention...
 
  • Des publics en grande précarité
En moyenne, les comités locaux d'attribution acceptent 88% des demandes qui leur sont présentées, les refus se fondant généralement sur l'application du principe de subsidiarité (financement relevant d'abord d'un autre organisme) ou sur une non éligibilité. La répartition des aides accordées par les FAJ met en évidence la situation de grande précarité des jeunes concernés : 51% des aides attribuées répondent en effet à des besoins alimentaires, loin devant les transports (21%), la formation (10%), le logement (4%), la recherche d'emploi (4%)... Le montant moyen de l'aide accordée est de 193 euros (quatre euros de plus qu'en 2013). Il est plus élevé pour les aides à la formation (328 euros en moyenne) que pour les aides alimentaires (146 euros). 

Deux tiers de ces aides sont attribuées à des jeunes qui ne sont ni scolarisés, ni en emploi. Deux tiers également le sont à des personnes sans ressources financières, 39% à des jeunes sans diplôme ou ayant arrêté leurs études avant la fin de l'enseignement secondaire et 39% à des personnes en situation plus ou moins incertaine en termes de logement.

Enfin, sur un plan géographique, l'étude montre que le FAJ est fortement mobilisé dans certains territoires comme la Bretagne, l'ancienne région Languedoc-Roussillon, Paca, ainsi que dans le centre et le sud-ouest de la France. A l'inverse, le dispositif est peu utilisé en Ile-de-France.
 
Source : Caisse des Dépôts