3e Baromètre Chorum Qualité de Vie au Travail (QVT) dans l’ESS
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« 85% des salarié.es du secteur de l’ESS jugent leur travail utile ». Depuis 2013, Chorum mesure tous les 3 ans la qualité de vie au travail des salarié.es et des dirigeant.es de l’ESS. Voici l'édition 2020 qui met en lumière les situations de travail ressenties et la manière dont elles évoluent.



La 3e édition du Baromètre national Qualité de vie au travail

Chorum a présenté, jeudi 14 mai, les résultats de l’édition 2020 du Baromètre national Qualité de vie au travail. Il s’agit de la troisième édition du baromètre depuis son lancement en 2014. Devenu une référence dans le secteur de l’ESS, le baromètre Chorum recense l’évolution de la qualité de vie au travail ressentie par les salarié.e.s et les dirigeant.e.s.

« Cette présentation de la 3e édition du baromètre de Chorum sur la QVT se déroule dans des conditions très particulières. J’ai une pensée particulière pour les femmes et les hommes engagé.e.s au sein des structures de service à la personne depuis les premières minutes de cette crise auprès de nos ainé.e.s et des personnes vulnérables » déclare Thomas Blanchette, Président de Chorum.
 
 

Les résultats 2020 du Baromètre QVT Chorum

>> Un travail jugé utile, malgré la progression de certains facteurs de dégradation de la Qualité de Vie au Travail (QVT)

L’édition 2020 du baromètre de Chorum révèle que 85% des salarié.e.s du secteur de l’ESS jugent « utile » leur travail, et qu’il bénéficie au public.

Pour Julie Gaillot, responsable de département de l’institut CSA, qui a réalisé le sondage : « C’est un enseignement fort. Ce sentiment d’utilité et de reconnaissance demeure au coeur de la motivation des salarié.e.s de l’ESS ».
Autre enseignement, 64% des salarié.e.s de l’ESS recommandent leur structure comme un endroit où il fait bon travailler. En revanche, ils sont 47% à estimer que leur qualité de vie au travail s’est dégradée au cours des dernières années, avec pour principaux facteurs de dégradation les changements d’organisation et le manque de moyens humains et financiers. En effet, seulement 49% des salarié.e.s interrogé.e.s déclarent avoir eu des informations suffisamment claires sur les raisons du changement opéré au sein de leur organisation. Cela pointe un dysfonctionnement dans la conduite du changement, et met en lumière l’insuffisance du travail de communication effectué.
Par ailleurs, la moitié des salarié.e.s déplore une charge de travail trop importante, et, pour 38% d’entre eux, des injonctions contradictoires, en hausse par rapport à l’édition précédente.

Pour Christophe Itier, Haut-commissaire à l’ESS et à l’innovation sociale : « La qualité de vie au travail dans les entreprises de l’ESS repose beaucoup sur la question du sens. C’est une force pour l’ESS, particulièrement dans ces temps tourmentés. La crise vient impacter directement la qualité de vie au travail, notamment celles des salariés qui sont en première ligne. Il existe des risques psycho-sociaux permanents, de burn-out et d’usure. Nous devons donc redoubler de vigilance. »

>> Le travail des managers reconnu

Maillon fort, particulièrement pendant la crise sanitaire, les managers sont perçus positivement par leurs collaborateurs : 63% des salarié.e.s de l’ESS estiment recevoir un soutien satisfaisant de la part de leur manager. Un chiffre stable par rapport à l’édition précédente. Également stable, le chiffre de 74% des salariés estimant que les managers favorisent le dialogue et le partage des informations au sein de leur équipe. Aussi la valeur du métier de manager semble-t-elle sortir renforcée du baromètre.

Malgré cela, le sentiment de sur-charge de travail demeure : 63% des managers indiquent en effet avoir des difficultés à réguler leur propre charge de travail.
 
>> Des dirigeant.es volontaires et débordé.e.s

A l’instar des salarié.e.s, les dirigeant.e .s estiment pour la majorité (96%) que leur travail est utile au public. En revanche, par rapport à l’édition précédente, ils sont plus nombreux à déplorer une dégradation de la QVT au cours des dernières années (37%). Deux causes principales sont désignées : la dégradation des relations avec les pouvoirs publics et les financeurs (56%) et la baisse des moyens humains et financiers (53%).

Les dirigeant.e .s expriment également une surcharge de travail, 54% jugeant leur charge excessive. Cela se traduit notamment par une hyper-connexion : 77% d’entre eux sont souvent connectés en-dehors de leur temps de travail.

>> Et maintenant ? Un contexte propice à l’innovation organisationnelle

Les acteurs de l’ESS se projettent désormais dans l’avenir. Durant la période de confinement, de nombreux exemples de changements d’organisation, parfois situés très loin des canons et des sentiers battus, ont été observés. « Se pose désormais la question de la pérennisation de ces modèles et de leur ancrage dans le temps » observe Thomas Blanchette. Le président de la mutuelle des acteurs de l’économie sociale rappelle dans ce sillon la « formidable souplesse » des entreprises de l’ESS, et enjoint l’ensemble des acteurs à utiliser à plein potentiel ce « privilège inexistant dans d’autres secteurs ».

« Nous sommes convaincus que la qualité de vie au travail sera au coeur du plan de relance pour l’ESS. Pour être à la hauteur des défis qui sont les nôtres, nous avons besoin de collaborateurs, de salariés et de dirigeants pleinement épanouis dans leur investissement au service de l’intérêt général », commente par ailleurs Christophe Itier.

Pour Jérôme Saddier enfin, Président d’ESS France : « Je suis convaincu que l’ESS peut et doit incarner l’économie de demain. Nous devons réinventer nos modes de production, de distribution et de consommation et les conditions de travail qui vont avec. Dans ce contexte le rôle de nos entreprises de nos organisations, et de nos associations sera essentiel, et la question managériale et de la transformation de nos organisations sera stratégique, notamment pour continuer à donner du sens. »
     
Source et crédit photo : Communiqué de presse 14 mai 2020 - Chorum