Nationale
L'ancien PDG de la Maif, Roger Belot, a été élu, mercredi 3 novembre, président de la nouvelle Chambre française de l'économie sociale et solidaire.
Roger Belot, l'ancien « assureur militant » veut continuer à militer. Il a été élu, mercredi 3 novembre, président de la Chambre française de l'économie sociale et solidaire, une nouvelle association voulue par la loi ESS. « Je suis heureux, arrivé à l'âge de la retraite, de pouvoir continuer à porter dans un nouveau projet les valeurs qui ont animé toute ma vie », souligne-t-il.


« Je suis né dans un milieu de petits paysans, raconte-t-il. Mes parents cultivaient 7 hectares, dont pas un seul ne leur appartenait. J'ai donc été élevé dans le respect des valeurs de solidarité, de respect et d'entraide entre voisins. C'était le prix de la survie. »

  • Président de la Maif pendant 18 ans

Âgé aujourd'hui de 68 ans, Roger Belot commence une carrière d'instituteur à Niort. À 27 ans, en 1973, il devient militant de la Maif, la Mutuelle d'assurance des instituteurs de France.

« La Maif a été créée en 1934 par des instituteurs qui commençaient à s'acheter leur première voiture et ne voulaient pas que leur prime d'assurance serve à enrichir des sociétés capitalistes, explique Roger Belot. Cette année-là, 300 d'entre eux ont l'audace de se passer du système existant et de créer leur propre société d'assurance mutualiste.
Depuis, la Maif a toujours conservé une structure militante, constituée de personnes qui donnent de leur temps pour faire le lien entre les sociétaires et le conseil d'administration de la mutuelle. »

Très engagé, Roger Belot grimpe progressivement les échelons. Élu au conseil d'administration en 1984, il quitte son poste à l'éducation nationale quatre ans plus tard pour s'engager à temps plein à la Maif.
En 1996, il devient PDG de la mutuelle d'assurance, jusqu'à son départ à la retraite en mai dernier. Un mandat de 18 ans, une exceptionnelle longévité.

  • Une mission politique

Sous sa présidence, la Maif n'a cessé de croître et de se moderniser. La mutuelle d'assurance compte aujourd'hui près de 7 000 salariés et trois millions de familles assurées. « Le nombre de sociétaires a doublé, mais nous sommes restés fidèles à nos valeurs de solidarité, de respect de la personne et de démocratie », précise Roger Belot.

À la tête de la Chambre française de l'économie sociale et solidaire (ESS), une structure mentionnée dans l'article 5 de la loi de Benoît Hamon, il entend
« représenter l'ensemble des acteurs de l'ESS auprès des pouvoirs publics. C'est une mission politique : on entend souvent le Medef, pas assez les acteurs de l'ESS. Nous devons davantage prendre la parole. »

Dans l'immédiat, il compte veiller à la mise en œuvre des décrets de la loi. À ce jour, un seul a été publié au Journal officiel, le plus politique, celui qui concerne le droit d'information des salariés. Les autres attendent encore, notamment parce que si l'économie sociale et solidaire a bel et bien obtenu « son» ministère, conformément à la promesse de campagne de François Hollande, elle n'a pas d'administration dédiée.

Conformément aux statuts de cette nouvelle Chambre, Roger Belot souhaite également y faire adhérer d'autres mouvements, proches de l'ESS, comme l'Insertion par l'activité économique, le commerce équitable ou la finance solidaire.
« L'ESS traditionnelle a fait ses preuves, confirme le nouveau président. Si on veut qu'elle se développe, il faut l'ouvrir au-delà de ses familles historiques. »

Crédit Photo : Lefigaro.fr


Contact : Roger BELOT, Président de la CFESS

Email : chambrefrancaiseess@gmail.com

Télécharger le fichier